Mes amis, c'est pour la vie. [Mezou]

Poke s'ennuyait, alors qu'il se baladait dans les coins de la ville. Divers insectes volaient de-ci de-là, mais contrairement à la plupart des habitants d'ici, il n'avait pas spécialement envie de les attraper. Son filet lui servait surtout et avant tout à frapper les gens qui n'étaient pas gentils avec lui. Les papillons sont tellement beaux après tout, ce serait dommage de les garder en captivité au lieu de les laisser exposés à la vue de tous !

Il continua de marcher un instant, se demandant ce qu'il pouvait bien faire à présent. Draguer de jolies filles ? L'énorme râteau qu'il s'était pris la veille auprès d'une habitante un peu trop impulsive et violente l'en dissuada. Il conservait encore la trace rouge de ses coups dans le dos et le visage, et dieu que ça faisait super mal. Alors, quoi ? Il marcha un instant sur le pont, avant de détourner les yeux vers la rivière. Il eut soudain une idée, en se remémorant une émission qu'il avait vu la veille dans une vitrine du centre-ville. Elle exhibait un chien sur une planche de surf, qui faisait des figures vraiment super cool. Il eut alors envie de s'y essayer.

Le truc, c'est qu'il fallait une planche. Et qu'il était allé voir ce que l'autre raton-laveur esclavagiste débile avait en stock ce matin ; or, il n'en vendait pas. Il n'est vraiment jamais là quand on a besoin de lui celui-là. Enfin. Poke poussa un soupir. Il y avait bien quelque chose qui pourrait servir de planche de surf dans les environs, non ? N'importe quoi ferait l'affaire.

Il se balada un instant, cherchant le substitut du regard. Ce, jusqu'à-ce qu'il tombe sur une pierre assez longue et fine, sans doute de sa taille, mais aplatie. Il se dit alors qu'elle ferait parfaitement l'affaire, et la prit sous son bras. Courant de toutes la vitesse que ses jambes lui permettaient, il se dirigea vers la rivière ; puis il s'élança dans les airs, hurlant de rire, tenant la pierre en-dessous de lui.

« YIII-HAAA !! »

Un énorme « SPLATCH » se fit entendre. Puis des bulles remontèrent lentement vers la surface. Visiblement, sa ''planche'' ne flottait pas. C'était embêtant... Surtout qu'il ne savait absolument pas nager. Dans la panique, il retourna à l'air libre en agitant frénétiquement les bras, reprenant de façon brève sa respiration avant de sombrer à nouveau. Il s'agita de plus en plus, provoquant un boucan insupportable.

« A L'AIDE !! Je ne sais pas na... Gloub... »

[Wouah, t'es ... Matinal ! xD]

Mezou dormait, bien au chaud dans son lit. Il était encore tôt et le soleil était à peine levé à Douville. Même les oiseaux étaient encore endormis, à en juger par le silence total qui régnait sur le petit village ...

« Driiiiiiiing ! Driiiiiiiiing ! »

Mezou grogna un peu, et sortit son bras de sa couette, cherchant son réveil à tâtons. Elle finit par taper sur un objet non identifié, ce qui le fit tomber au sol. Elle soupira et s'assit dans son lit. Elle avait fait tombé sa lampe de chevet. La jeune fille se leva et la ramassa, éteignant son réveil au passage. Elle prit ses vêtements, posés dans un coin puisqu'elle n'avait pas d'armoire, et s'habilla. Elle sortit ensuite de chez elle, prenant soin de fermer la porte à clé.


***

Mezou arriva près de la rivière et vit un arbre plein de pommes. Elle le secoua et en ramassa trois, avant de les mettre dans sa poche, satisfaite. Un cri retentit non loin de là.

« YIII-HAAA !! »

Elle fronça les sourcils, et se dirigea vers la source du bruit. Un fou à Douville ? Peut-être ... C'est donc méfiante qu'elle arriva à la rivière. Un jeune garçon, qui devait avoir plus ou moins le même âge qu'elle, sautait dans l'eau ... Avec une pierre ! Drôle d'idée ... Elle le regarda faire avec curiosité. Que comptait-il faire ? Elle eut vite sa réponse. Il coula dans la rivière avec sa pierre.

« A L'AIDE !! Je ne sais pas na... Gloub... »

Mezou se précipita vers la rivière, peu profonde heureusement, et aida le garçon un peu fou à remonter sur la berge, et lui demanda :

« Ca va ? Tu voulais faire quoi là ? »

Lancer de dés:

Poke continua de se débattre un moment, jusqu'à-ce qu'il sente une main agripper fermement son poignet. Il fut soulagé lorsqu'il sentit celle-ci le tirer vers le rivage, avant de le déposer sur la berge. Il conserva un instant ses yeux fermés et toussa longuement, jusqu'à-ce qu'il entende la voix de son sauveur.

« Ca va ? Tu voulais faire quoi là ? »

Poke ouvrit les yeux et se redressa, afin de répondre à son interlocutrice.

« Je vais bien... »

Puis un large sourire vint se dessiner sur les coins de ses lèvres. Cette fille venait de lui sauver la vie. Elle l'avait tiré des griffes de cette terrifiante rivière qui avait fait couler sa planche de surf rien que pour pouvoir le noyer, elle l'avait aidé, tiré de là, et elle n'avait même pas eu besoin de flotteur. C'était une héroïne, une sauveuse, un messie, une libératrice, une déesse...

« Tu m'as sauvé !! »

A ces mots, Poke se jeta sur son infortunée sauveuse, manquant de l'étouffer dans ses bras et de lui briser les côtes. Évidemment, comme il était très con, il ne se dit pas qu'il allait finir par la tuer s'il continuait comme cela ; mais heureusement, au bout d'un laps de temps relativement long, il se décida à la lâcher, tenant toujours ses épaules et souriant bêtement.
« Je voulais juste essayer de surfer, s'expliqua-t-il ; j'ai vu ça à la télé hier. Mais bon, c'est bizarre, ma planche flotte pas... Enfin... » A ces mots, il jeta un regard embêté vers la rivière où était tombé le gros caillou avec lequel il s'était jeté à l'eau. Puis, l'ayant déjà oublié, il se retourna à nouveau vers la fille, en arborant un sourire béat qui le faisait réellement passer pour un débile qu'il était.

« T'habite ici ? Tu t'appelles comment ? Je me sens un peu faible, tu voudrais pas me faire du bouche-à-bouche ? »

« Mais non, tu as l'air parfaitement en forme ! Et oui, j'habite ici, je m'appelle Mezou.»
Le sourire débile de Poke s'élargit encore ; et il avançait à mesure qu'elle reculait, se penchant vers elle d'un air qui paraissait légèrement flippant. Sans se défaire de son air stupide, il ajouta, bien que la miss ne lui avait strictement rien demandé :

« Moi c'est Poke ! Et j'aime beaucoup ton nom ! Il est presque aussi joli que toi ! »

Bon, évidemment, il ne paraissait pas se rendre compte qu'il faisait pratiquement peur à la jeune fille. Quoique, pratiquement était sans doute un euphémisme... Tout d'un coup, sans prévenir, il se jeta sur elle et la prit dans ses bras. Enfin, au moins, il le faisait bien moins fort que tout à l'heure, et de ce fait il y avait peu de chance qu'elle étouffe. C'était sans doute un début.

« Tu es géniale ! A compter d'aujourd'hui, tu es ma nouvelle meilleure amie ! »

En bref, sur ce coup là, Mezou était mal barrée, très mal barrée. Il est difficile de se débarrasser d'une sangsue lorsqu'elle a décidé que votre sang avait l'air délicieux ; et c'est précisément ce que Poke était : une pure et simple sangsue. Pour le coup, elle aurait du mal à l'envoyer balader, pour ne pas dire que ce serait impossible.

« Mais euh ... Tu sais, tout le monde aurait fait ça, on est pas obligés d'être meilleur amis à cause de ça … »

Poke ne perdit pas son sourire, et au contraire, se rapprocha encore un peu plus. Oui, parce que son cerveau était programmé d'une manière particulièrement étrange : il faisait le tri dans ce que les gens disaient, et n'en retenait que le côté positif, même lorsqu'il n'y en avait pas – de visible, du moins. C'est ainsi qu'il répondit, complètement à côté de la plaque encore une fois :

« Ah, mais tu sais, moi ça ne me gène pas ! Au contraire, je suis vraiment heureux de t'avoir rencontré ! Au moins je sais avec qui passer la journée ! »

Il faut dire qu'il n'avait rien à faire, la pierre qui venait tout juste de finir au fond de l'eau en était la preuve. Alors maintenant qu'il avait trouvé sa nouvelle meilleure amie, il ne comptait pas de sitôt cesser de lui coller aux basques. Ce, pour la journée, et peut-être aussi pour certains jours qui suivraient. Surexcité, il se posta d'un coup entre elle et la rivière, levant son poing vers le ciel.

« Tu vas voir, on va bien s'en... AH !! »

On aimerait se dire que, non, il ne venait pas de glisser sur une pierre, et que non, il ne venait pas de se ramasser une fois de plus dans l'eau. Mais ce serait se voiler la face. Enfin, fort heureusement, il avait pied à cette profondeur. De ce fait, il émergea puis s'accrocha tant bien que mal à la berge.

« PFUAH ! Je... Je vais bien... Elle est mal foutue cette ville ! Ou alors, peut-être que tous les cailloux ont monté une conspiration pour me noyer... »

Sans sortir de l'eau, il se mit à agiter lentement les jambes. Il releva doucement la tête, reprenant son sourire béat caractéristique.

« Et maintenant, tu veux bien me faire du bouche-à-bouche ? »

« Si tu te noie seulement, mais ce n'est pas le cas là non ? »

Même pas drôle. Poke afficha une moue renfrognée. Allez, elle pourrait bien faire semblant de le croire rien que pour lui faire plaisir, non ? Visiblement, elle n'y semblait pas décidée... Enfin, tant pis pour cette fois, c'était raté.

Elle jeta un oeil vers sa montre. Enfin, son poignet, plutôt. Poke haussa un sourcil un instant, ce avant qu'elle lui dise qu'il était l'heure. L'heure de quoi ? Il n'eut pas le temps de se poser plus de questions existentielles ; la fille courait déjà dans la direction opposée. Il eut le réflexe de sortir de l'eau, se lançant à sa poursuite bien qu'elle était déjà assez loin. Poke ne la perdit pas de vue ; il comptait bien faire plus ample connaissance avec sa sauveuse. Si bien qu'il la rattrapa bientôt, devant ce qui était sans doute une maison.

« Hé ! Attends-moi ! Dis, c'est quoi le truc que t'as utilisé avant ? Je trouve ça trop cool de savoir lire l'heure sur son poignet ! »

On aurait pu croire qu'il s'agissait d'ironie, mais un regard vers son visage nous faisait comprendre qu'il était tout à fait sérieux. Bref, il était con, mais au moins, il avait le mérite de ne jamais se vexer de rien. Sauf quand il avait un éclair de lucidité, mais dans ces cas-là, la personne en face de lui pouvait se vanter de la belle bosse provoquée par son filet. Enfin, sauf si c'était une fille, bien sûr.

« Enfaite ... C'est vraiment secret mais je vais te le dire ... » Dit-elle alors qu'elle s'approchait de Poke. Ce dernier, dont les yeux brillaient d'appréhension, se pencha, comme pour écouter plus attentivement et n'en pas perdre une miette. C'est vrai, c'était la classe ce qu'elle avait fait ! Il fallait absolument qu'il apprenne, cela lui éviterait de perdre une montre de plus. Il fallait dire que ça coûtait cher, et il ne comptait pas passer ses économies là-dedans.

« C'était il y a longtemps, très longtemps. J'ai rencontré des extraterrestres qui m'ont donné cette montre invisible, pour ne pas que je dise qu'ils existent. Ils ont aussi modifié mes yeux pour que je puisse la voir. Mais il ne faut le dire à personne, ils ne veulent pas qu'on sache qu'ils existent. », chuchota-t-elle à son oreille. A ces mots, il eut un instant de surprise, pendant lequel son cerveau tentait d'assimiler les informations qu'il venait de recevoir. Au bout d'un instant relativement long où il était resté le regard dans le vide et la bouche entrouverte, il tilta, puis se retourna vers Mezou.

Il croisa les bras en affichant une moue boudeuse et un air énervé. Elle le prenait réellement pour un idiot, alors ? Il n'était pas crédule, il voyait bien lorsqu'on lui racontait n'importe quoi. Surtout que son histoire était assez énorme tout de même ; des extraterrestres qui lui donnent une montre invisible et qui modifient ses yeux, sérieusement ? C'était bien trop gros pour y croire, même pour quelqu'un comme Poke.

« Pourquoi tu me racontes n'importe quoi ? » Commença-t-il, l'expression toujours énervée.

Puis, après un long moment de confrontation oculaire accusatrice, il reprit :

« Les extraterrestres qui fabriquent des montres sont ceux de la planète Zborgl, alors que ceux qui peuvent rendre les objets invisibles sont les Zburgl. Or, ces deux races sont en conflit permanent, donc elles ne peuvent pas avoir coopéré pour créer quelque chose comme cela ! C'est vrai quoi, tout le monde le sait ! »

Et le pire, c'est qu'il était tout à fait sérieux. Son regard resta accusateur un long instant ; mais après un moment, un nouveau sourire béat vint s'installer sur son visage. Il décroisa ses bras, puis posa fermement ses poings sur ses hanches.

« Enfin, c'est pas grave, ce doit être un très lourd secret, alors je comprends que tu aies menti pour me le cacher ! Et puis, comme on est les meilleurs amis du monde, je te pardonne ! »

Le tout ponctué par un gigantesque câlin et d'un éclat de rire débile. Après avoir étouffé l'infortunée Mezou un long instant, il s'éloigna d'elle, lui prenant la main légèrement de force :

« Tu viens ? Je connais un endroit amusant ! »

Il ne connaissait rien du tout en fait, mais ce qu'il se passait dans sa tête restait de toute manière incompréhensible. Il se dit qu'il trouverait bien en chemin de toute façon, et il avait de toute manière déjà oublié qu'elle avait soi-disant quelque chose à faire. De toute façon, tant qu'il pouvait traîner avec sa nouvelle meilleure amie, tout cela lui importait bien peu. Il se mit donc à courir, en la tenant par la main et en riant bêtement. Il ne nota pas les regards des passants qui le regardait comme le plus gros taré de l'histoire de l'humanité - il fallait dire que voir un mec trempé rire comme un gros débile tout en tirant une fille qui ne paraissait pas comprendre ce qui lui arrivait n'était pas quelque chose de commun.
Seulement, avec lui, ce qui devait arriver arriva, et il ne regarda pas devant lui. De ce fait, il trébucha (Encore une de ces foutus cailloux !), et ce, un peu trop près de la falaise à son goût.

Après une chute de quelques secondes qui semblèrent durer des heures, Poke s'écrasa de tout son long et avec la grâce d'une baleine hors de l'eau sur le sol. Mezou vint bientôt le rejoindre, lui tombant dessus, ajoutant encore sa douleur. Pourtant, il en avait déjà le souffle coupé.

« Mais t'es complètement malade ?! » hurla celle-ci, d'un ton dont les décibels paraissaient, aux oreilles du brun, dignes de celles d'un haut-parleur. Malheureusement, l'effort terrible qu'elle devait avoir fourni pour produire un tel son partit dans le vent – Poke étant trop sonné, il n'entendit que du bruit. Le sourire béat qu'il arborait toujours le prouvait.

« Mezou m'a sauté dessus... » Ajouta-t-il, comme s'il n'était pas déjà assez dans la merde. Cela devenait tout de même grave ; il devait avoir pris un énorme coup au niveau du crâne pour s'imaginer pareil scénario. Mais, fort malheureusement, il y croyait vraiment. Il se releva lentement, se frottant le dos d'une main et l'arrière de la tête de l'autre. Il fallait dire que malgré tout, cela faisait un mal de chien.

Il tourna la tête vers la falaise, se rendant soudain compte d'où il était tombé ; il afficha d'abord une moue étonnée, puis un énorme sourire plein de fierté. L'on pourrait se demander pourquoi, mais il valait mieux ne pas se poser de question. Poke était Poke, et tenter d'en savoir plus sur le fonctionnement de son flux de pensée risquerait de conduire inévitablement au suicide. Il tourna la tête vers la brune, les yeux plein d'étoiles, puis pointa la falaise du doigt.

« On est tombés de là-haut ? »

Sans même prendre la peine d'attendre la réponse de Mezou, il leva son bras vers le ciel tout en arborant le V de la victoire, puis gueula :

« Yeah ! J'ai survécu à cette chute sans problème et j'ai sauvé Mezou ! I AM AWESOME !! »

Ce dont il ne se doutait pas, c'était que la brune devait certainement être sur le point de l'étrangler à l'heure qu'il était, et qu'il ne devait pas être en train d'arranger son cas. Quoi qu'il en soit, comme il ne le savait pas, il pencha légèrement la tête sur le côté en affichant un sourire encore plus grand, si seulement c'était possible. Il fixa Mezou dans les yeux, puis leva la paume de sa main vers elle.

« Tope-la ? »

« Ecoutes-moi bien, Poke, j'en ai plus que marre de toi et de tes âneries, alors fais-moi plaisir, vas t'acharner sur quelqu'un d'autre ! »

... Hein ? Il avait dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Poke resta figé incrédule dans sa profonde réflexion alors que Mezou s'éloignait. Récapitulons : il avait eu l'air content d'être tombé de la falaise, il avait exprimé sa joie et avait proposé à la jeune fille de lui taper dans la main. Et c'est quand il avait fait cela qu'elle avait crié et s'était éloignée. Réfléchissons. Peut-être y était-elle allergique ? Ou qu'elle avait eu un terrible traumatisme avec une main levée durant son enfance ? Ah, cela expliquerait tout. Quoi qu'il en soit, il devait s'excuser d'avoir fait émerger de tels souvenirs en elle. Il ne faudrait pas qu'ils se quittent sur une mauvaise impression, non ?

Sans perdre sa moue incrédule et son regard vide qui lui donnaient un air encore plus stupide qu'il ne l'était auparavant, il se mit à courir derrière elle afin de la rattraper. Sans la moindre délicatesse, il activa son mode sangsue, l'enserra de ses bras par derrière avant de gueuler d'une voix presque suppliante :

« Pardon ! Pardon d'avoir fait resurgir ton traumatisme ! Tu sais je suis pareil, j'ai la phobie des moules à gaufres depuis que Sonya a tenté de me frapper puis de m'émasculer avec... Tu peux te confier si tu veux, je suis tout ouïe, je comprends parfaitement ce que tu ressens !! »

Sans se rendre compte du titanesque hors-sujet qu'il venait tout juste de sortir, il ne continua son étreinte sur la brune. Dans sa tête, il devait sans doute s'imaginer une scène émouvante de série américaine, avec le mec qui court au ralenti pour retenir sa bien-aimée qui s'enfuis après qu'il l'aie blessée, le tout avant de s'excuser d'une voix émouvante, le tout avec une musique triste au piano et les gens qui disent "Oooooh" en arrière-plan. La réalité était bien moins utopique, mais autant lui laisser croire le contraire.

Je réponds demain, promis, désolée de l'attente >.<'

Mezou sentit des bras l'enserrer à nouveau, lui coupant à moitié la respiration. Poke n'en avait visiblement pas finit avec elle, à son plus grand désespoir. Ce gars-là ne lâchait-il donc jamais ?! Mezou avait toujours trouvé que la détermination et la persévérance étaient d'immenses qualités ... Dans le cas du garçon, ce seraient plutôt d'immenses défauts.

 « Pardon ! Pardon d'avoir fait resurgir ton traumatisme ! Tu sais je suis pareil, j'ai la phobie des moules à gaufres depuis que Sonya a tenté de me frapper puis de m'émasculer avec... Tu peux te confier si tu veux, je suis tout ouïe, je comprends parfaitement ce que tu ressens !! »

Hein ? Un traumatisme ? De quoi voudrait-il que j'ai peur ? Mezou ne chercha pas à comprendre qui était cette "Sonya". C'était sans doute une des "victimes" de ce pot de colle de Poke. La jeune fille sourit. Il venait là de lui livrer une information très intéressante. Elle se dégagea de son emprise, et le saisit fermement par le poignet.

« Poke, je vais t'aider à laisser cette horrible phobie derrière-toi ! On va aller chez moi pour faire des gaufres, comme ça tu n'aura plus peur ! Ca se fait ça entre meilleurs amis, tu sais ? »

Sans attendre sa réponse, elle courut, le traînant tant bien que mal derrière lui. Peut-être faisait-elle une erreur en lui montrant l'emplacement de sa maison -quoique, peut-être qu'il l'oublierait ?- mais ceci s'annonçait plutôt amusant ... En espérant qu'il ne surmonte pas sa peur, bien sûr.

[Désolée pour ce "demain" qui s'est éternisé >.<']

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