Mezou Fondatrice
Messages : 464 Points : 73 Date d'inscription : 02/03/2013 Localisation : Entre deux arbres, une pelle à la main, à la recherche de Gyroïdes ...
Feuille de personnage Clochettes: 500 Clo. Métier : Simple habitante Inventaire (15 objets max.):
| Sujet: Intrépide Mer 28 Aoû - 9:59 | |
| PROLOGUE Les doux rayons du soleil caressent ma fourrure, me réveillant au passage. J’ouvre doucement les yeux et m’étire de tout mon long en baillant. Je regarde autour de moi : personne. C’est normal. Je me lève, et approche mon museau de la grille, laissant échapper un couinement. Vraiment personne ? Un bruit retentit. Un bruit de pas. Non, je ne suis pas seul ! Ma queue frétille, et je renifle avec insistance la personne qui est en face de moi. C’est Laura, la propriétaire du refuge. Elle me regarde, et sourit. J’aboie pour attirer son attention, je tourne en rond dans ma cage. Mais Laura n’est pas bête, elle comprend très bien. On m’a dit que les humains ne nous comprennent pas, nous, les chiens. Mais je crois que Laura n’est pas comme les autres. Elle a peut-être été un chien dans une vie antérieure, qui sait ? Elle ouvre la porte de la cage, et me saisit par mon collier. Je me laisse faire, tout en m’approchant d’elle. Je n’ai qu’une envie et elle le sait : je veux aller dehors, courir sur l’herbe fraiche, pour dépenser mon trop-plein d’énergie. Mais avant de me laisser sortir, elle s’agenouille, me sert dans ses bras, et me chuchote quelques mots.
« Oh, mon petit Intrépide … »
Oui, Intrépide, c’est moi. C’est d’ailleurs le seul mot que je comprends dans sa phrase. Les humains racontent souvent du charabia incompréhensible. Ils sont bizarres quand il s’agit de s’exprimer. Je lui lèche les mains, mais elle me repousse gentiment, continuant ses bavardages.
« Je t’ai trouvé une famille très bien, elle va venir te chercher aujourd’hui. Ils ont un grand jardin où tu pourras jouer et courir comme bon te sembles … Et il y a des enfants aussi, c’est chouette hein ? »
Je ne comprends rien, mais je vois qu’une larme coule sur sa joue. Je connais bien Laura, c’est elle qui s’occupe de moi depuis que je suis chiot. J’ai un peu plus de six mois aujourd’hui, et je sais très bien quand elle ne va pas bien. Elle ressert la pression, mais je me laisse faire. Je sais que ça va lui faire du bien. Elle me relâche quelques minutes plus tard, et me sourit tristement. Je la regarde dans les yeux. Elle se lève, et s’éloigne un peu pour prendre une laisse sur l’étagère. Je cours vers elle, la queue frétillante. Elle me fait une dernière caresse sur la tête, avant de m’attacher. Sitôt qu’elle a fini, je me précipite vers la sortie, et elle me suit au pas de course.
« Allez, on va se promener. » dit-elle en essuyant ses yeux avec le revers de sa main.
Promener est un mot que j’aime beaucoup. C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que je la traine dehors.
CHAPITRE 1 Après notre petite balade, Laura et moi rentrons au refuge. J’entends de loin les autres chiens qui aboient : ils ont faim. Mon ventre commence à gargouiller aussi … Nous pénétrons dans le grand bâtiment, et Laura me reconduit à ma cage. Elle ferme la porte, juste après une dernière caresse. J’attends avec impatience mon repas. J’entends d’ailleurs quelqu’un arriver. C’est Jérôme, il travaille au refuge tous les jours. Il parle un peu avec Laura, avant d’aller dans une pièce un peu en retrait. Je ne le vois pas, mais je le sais. Simple question d’habitude. Il revient quelques instants plus tard avec un grand sac et une pelle. Mmm, ça sent délicieusement bon … J’en salive déjà ! J’entends les croquettes tomber dans les gamelles en métal. Je passe mon museau entre les barreaux de ma cage, pour voir où il en est. Après quelques instants, Jérôme arrive devant moi. Je suis debout contre la porte, surexcité. Il pose sa main sur la cage, prêt à ouvrir. « Assis. » me dit-il, fermement. J’obéis, et me pose sur mon arrière-train. Il ouvre la porte, et me caresse sur la tête. « C’est bien, Intrépide. » continue-t-il, tout en versant ses croquettes dans ma gamelle. Je me précipite vers cette dernière, sans attendre que Jérôme ait fini. Il me repousse un peu, avant de sortir de mon box. Je dévore mon repas sans attendre une seconde de plus, affamé. J’avoue que la nourriture est mon pêché mignon. Je ferais n’importe quoi pour avoir une friandise ou un bol de croquettes. Une fois ce bon repas terminé, je me dirige vers ma couverture, et m’allonge dessus, les yeux dans le vague. Je posais ma tête sur mes pattes, avant de fermer les yeux. Quelque chose vient malheureusement troubler mon sommeil. Quelqu’un plutôt. C’est Laura qui est de retour, une laisse dans la main. Elle ouvre la cage, sous mon regard attentif, et accroche la laisse à mon collier. Je me lève, bien que je n’aie pas vraiment envie de partir me promener maintenant. « Viens Intrépide, ta nouvelle famille est arrivée … » me chuchote-t-elle, en me tirant vers la sortie. Je la suis docilement, reconnaissant mon nom parmi ces mots. Laura m’emmène dans un bâtiment à côté du refuge, ou des humains attendent, assis à une table. Il y a deux enfants-humains qui crient, dont un qui se précipite vers moi. Je prends ça pour une invitation au jeu. Je cours vers lui, et il s’éloigne en criant et en riant. Laura me rappelle à l’ordre. Elle n’aime pas quand je fais ça. Nous avançons vers les humains. En les reniflant un peu, je me rends compte que je les ai déjà vus dernièrement. Ils sont venus il y a quelques jours je crois. La dame me fait une caresse sur le museau, juste là où j’adore. Je lui lèche la main, et elle la retire en riant. Dommage … « Bonjour. » dit Laura, en serrant la main des deux adultes. Voilà encore une manie bizarre. Est-ce que nous, les chiens, nous nous serrons la patte ? Avouez-le, ce serait ridicule. Je les regardais faire sans comprendre, mais toutefois intrigué. Les humains regorgent de mystères à découvrir, ils font beaucoup de choses dont nous ignorons le sens, et ont un langage dur à traduire. Mais peut-être qu’un jour, nous arriverons à les comprendre, qui sait ? Un des enfants s’approche de moi, en souriant. Je ne peux m’empêcher d’être attendri en le voyant. Les bébés-humains sont vraiment mignons et drôles, même s’ils sont parfois brusques et bruyants … Je leur pardonne. Laura et les adultes s’asseyent à une table, et je me couche au pied de ma protectrice, pour rattraper mon sommeil interrompu. L’enfant qui me regardait tout à l’heure me caresse les oreilles et les soulève en riant gaiement. Je la –parce qu’il s’agit d’une femelle – regarde, amusé. Il en faut vraiment peu pour les faire sourire ! Après un long moment à écouter les blablas incessant de Laura et des deux autres et à me faire papouiller par les enfants, Laura se lève suivit de ses interlocuteurs. Elle prend ma laisse qui traine à ses pieds, et la tend à la dame, en me demandant de me lever. J’obéis, et me redresse. Les deux enfants sautillent dans tous les coins, et le monsieur doit hausser la voix pour qu’ils se calment. J’hausse un sourcil. Nous faisons quelques pas tous ensemble. Croyant à une balade, je me laisse entrainer, regardant gaiement autour de moi. Nous arrivons vite à l’endroit où les voitures sont rassemblées. Il y a tant d’odeurs ici ! Je renifle partout, mais on m’en empêche. On me conduit devant une voiture noire, et l’on ouvre l’arrière. Il y a une cage. Je ne suis jamais monté dans un engin comme cela. Ça me fait un peu peur d’ailleurs … Le monsieur me prend dans ses bras, et me mets dans la cage. Laura s’approche ensuite, au bord des larmes. Elle a l’air vraiment triste … « Au revoir Intrépide … Amuses-toi bien … » me chuchote-t-elle. Je ne sais pas pourquoi, mais son ton ne me rassure pas. Cette situation non plus d’ailleurs … Elle me fait une dernière caresse, et referme la porte de la cage. Incapable de parler, elle sert la main des humains et s’en va. Je suis seul avec eux. Je vois Laura s’éloigner un peu, avant de faire volte-face. Elle me regarde. Je la regarde. Elle me sourit. Je gémis. Je veux sortir de là ! Mais les humains n’ont pas compris. Ils referment l’arrière de la voiture et montent tous dedans. En une minute nous sommes partis, malgré mes pleurs incessants.[/list]
Chapitre 2 Le trajet me paraît interminable. Je suis secoué dans tous les sens, dans cette cage minuscule. Je gémis, j’ai peur, je ne comprends pas. Je ne suis jamais monté dans une voiture, mais je sais que les chiens qui vont dedans ne reviennent jamais. Mais je ne veux pas partir ! J’étais bien au refuge avec Laura, Jérôme, les bénévoles, et les autres chiens … Mes parties de jeu avec Lola, mes siestes sur la pelouse avec Biscuit … Je gémis, je pleure à ma manière, en espérant que ces humains comprendront que je veux qu’ils me ramènent au refuge. Mais seuls les enfants s’intéressent à moi. La petite fille passe sa main à travers les sièges pour toucher ma cage, et je l’entends s’égosiller de sa petite voix aiguë.
« Trépide y pleure ! Y est criste ! -Il a un peu peur, c’est normal, ma chérie. Mais à la maison, il sera bien. » répond la femelle adulte.
La petite insiste un peu, mais finit par se calmer. Je ne sais pas pourquoi, mais je l’aime bien, cette petite. Après de longues minutes qui m’ont parues des heures, la voiture s’arrête enfin. Les humaines sortent, et les enfants, tous excités, se précipitent vers le coffre où je suis enfermé en poussant de petits cris. Les adultes ouvrent le coffre, et l’un d’eux saisit ma cage assez brusquement. Moi qui étais debout, me voilà maintenant plaqué contre le sol. Je me relève aussitôt et regarda tout ce qui se passe par la grille. Wouah ! De l’herbe à perte de vue ! Et plein d’odeurs inconnues ! Au loin, j’entends un chien aboyer à tue-tête, ainsi que de nombreux bruits de voiture. On m’emmène dans un bâtiment, puis dans une pièce. Ma cage fût posée au sol, et on ouvrit la porte. D’abord hésitant, je sors avec prudence, sous le regard attentif et silencieux des humains. Je vois néanmoins le sourire qu’ils ont plaqué sur leurs lèvres. Cela me fait penser à Barry, un ami dalmatien. Il arrive à la perfection à imiter le sourire des hommes, ce que je n’arrive pas à faire. Il m’a toujours amusé, celui-là, un vrai clown. Mais je ne le reverrais pas … Un bruit attire mon attention. Je regarde tout autour de moi, et finit par en repérer la source. Un os. Un os qui couine. Génial ! Je me précipite vers le jouet, que les enfants font couiner en riant. Je le mâchouille, je me roule au sol, sur les doux tapis de la maison, je fais rire les uns et les autres. Je me sentirais presque heureux, comme cela. Je suis le centre d’attention. J’adore ça. Mais rien ne me le fait oublier, je ne suis plus chez moi.
« Allez, laissez-le tranquille maintenant ! Il va se reposer. »
Une voix retentit, et les enfants arrêtèrent aussitôt de jouer avec moi. Intrigué, je les regarde courir vers leur mère, l’air suppliant. Ils ont un air de chiot qui quémande des croquettes, ces deux-là. Ils me font bien rire, tiens !
« Et Trépide dodo ? demande la petite fille. -On dit pas « Trépide », on dit « Intrépide ». rectifie le garçon, avec un air de Monsieur-je-sais-tout. -Non ! cria sa sœur, de sa voix stridente. -Si ! Si ! Si ! Et si ! »
Pitié, sortez-moi de cet enfer …
***
Cela fait maintenant une semaine que je vis ici, avec mes nouveaux maîtres. J’ai appris à les connaître. Je vais donc vous présenter ma meute. Dans l’ordre hiérarchique, il y a le couple dominant, composé de « Papa » et de « Maman ». Ce sont leurs noms. Papa est le mâle dominant, c’est lui qui commande. Il ne supporte pas le bruit, c’est pour ça qu’il a mis tous jouets qui couinent en hauteur. Mais ce n’est pas grave, ça m’énerve aussi au bout d’un moment. Maman est la femelle de Papa, et elle a beau être la dominante, elle est facile à faire craquer. Il suffit de lui faire les yeux doux et de pousser quelques gémissements pour qu’elle me donne un petit morceau de ce qu’elle cuisine. Puisque les humains cuisinent au lieu de chasser, en fait ils mangent comme un chien et comme un lapin en même temps … Ils sont bizarres niveau nourriture ! Bref. Plus bas dans la hiérarchie, il y a les petits du couple dominants. Il y a un petit mâle qui s’appelle Mathias. Il est très énergique, mais au moins il joue très souvent avec moi. Papa et Maman ont aussi une toute petite femelle, qui se nomme Emilie. Elle est très bruyante, mais elle adore les câlins, même si parfois elle me fait un peu mal … Mais ce n’est pas grave, si elle était de mon espèce, ce serait encore un chiot ! Ma meute est vraiment gentille avec moi. Je suis le centre d’attention, on m’emmène faire des balades gigantesques, et je n’ai plus de box ! Je vis en liberté dans la maison ! J’ai une tonne de jouets, des câlins et caresses par milliers … Laura me manque toujours. Mais je suis heureux, ici. Est-ce ça, une famille ?
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